L’EUROPE ET LE CONFLIT DES OPPOSÉS

 

Alors qu’une troisième mutation est en cours depuis le début du XXème siècle, le conflit des opposés s’inscrit encore dans la seconde mutation qu’a connu l’Europe. Cette seconde mutation s’étend depuis la fin du XIVème siècle jusqu’à l’apogée du scientisme et du positivisme, le colonialisme, jusqu’à l’expression de la prédation et d’une volonté de toute puissance à l’échelle de la planète au travers de la lutte entre l’URSS et les Etats-Unis. Conflit entre l’Est et l’Ouest, puis conflit entre le Nord et le Sud depuis la chute de l’URSS avec le nouvel ordre mondial. Cette volonté de pouvoir et de toute puissance se traduit par la mise à l’écart de l’ONU : désengagement en Somalie et au Rwanda, déni du droit international (Cour internationale de justice, Cour Pénale Internationale), absence de force de police internationale, marginalisation d’un règlement politico-juridique des conflits au profit d’un règlement militaro-répressif, guerre au Kosovo menée sans mandat de l’ONU, guerre « préventive » en Irak, illégale, menée sans mandat de l’ONU et contre la majorité des membres du Conseil de Sécurité, absence de Système monétaire international, institutions financières et commerciales (FMI, OMC) au service des intérêts des pays riches...

La politique menée par la Commission dans le cadre du néo libéralisme de Maastricht entraîne en contre réaction en Europe la montée des extrêmes (à droite comme à gauche) qui n’est qu’une mauvaise réponse à un réel problème. Ces deux positions opposées, social-libéralisme de Maastricht contre repli nationaliste (ou souverainistes), sont toutes deux fondamentalement anti européennes, et ne s’inscrivent pas dans la logique de la construction européenne. Globalisation économique et repli nationaliste constituent deux positions erronées face au défi de la mondialisation.

Le néo-libéralisme et la mondialisation néo-libérale (menés en France par la droite comme par la gauche socialiste) s’inscrivent dans le cadre d’une volonté de pouvoir, de prédation, et d’un système de développement non durable. La politique menée par l’administration américaine est de ce point de vue éloquente puisqu’à l’ultra-libéralisme s’associe le refus de signer une dizaine de conventions internationales, de reconnaître la Cour pénale internationale et de signer le protocole de Kyoto visant à réduire l’émission de gaz à effet de serre. Lors du sommet mondial de Johannesburg, les Etats-Unis ont combattu l’initiative européenne pour que soit adopté l'objectif d'arriver à 15 % d'énergie renouvelable d'ici à 2010 pour le monde entier (rappelons que les Etats-Unis font preuve d’une consommation énergétique boulimique et qu’il semble plus facile pour l’administration américaine de chercher à contrôler les gisements de pétrole que d’inciter les consommateurs à des économies d’énergie).

Joseph Stiglitz, chef économiste de la Banque mondiale dont il a démissionné avec fracas en 2000,  prix nobel d’économie en 2001, dénonce (Joseph Stiglitz, La grande désillusion, Fayard) le « fanatisme du marché » et l’idéologie du FMI dans sa façon de gérer la mondialisation : ouverture des marchés, privatisations, libéralisation des mouvements de capitaux, priorité absolue à la lutte contre l’inflation. Invariablement, ces mêmes recettes conduisent aux mêmes catastrophes : fossé de plus en plus importants entre pays riches et pays pauvres (les flux financiers vont majoritairement du Sud vers le Nord), dégradation de l’environnement, déstabilisation de l’économie mondiale. Dans le même esprit, l’AGCS négocié au sein de l’OMC depuis 1994 vise à démanteler et libéraliser les services publics, depuis les secteurs de l’énergie jusqu’à la santé et l’éducation.

Qui plus est, on ne peut exiger la liberté de commerce et l’ouverture des marchés des pays en voie de développement, tout en se protégeant (subventions agricoles pour l’Europe ou les Etats-Unis, restriction à l'importation de l'acier pour les Etats-Unis). Prôner un libre-échangisme pour les autres, mais adopter des mesures protectionnistes comme l’ont fait les Etats-Unis en 2002, montre bien qu’il n’est pas question de science économique mais uniquement d’une volonté de pouvoir et de prédation. D’où également le refus de l’administration américaine de ratifier le traité de Rome créant la Cour pénale internationale. Un tel système économique caractérise un système de développement non durable et le refus de ratifier le protocole de Koyto en est emblématique.

Dans la vision géopolitique de l’administration américaine, la loi américaine se situe au-dessus du droit international quand les intérêts vitaux, ou prétendus tels, des États-Unis sont en jeu. Ces derniers sont ainsi dispensés des accords internationaux que les autres doivent respecter. Ils peuvent mener des opérations d’espionnage contre tout concurrent économique, même allié des Etats-Unis (réseau Echelon) et des opérations de désinformation (Bureau d’influence stratégique du Pentagone). Car l'Amérique se croit investie d'une mission quasi divine, son modèle doit s’imposer au reste du monde et au regard de cette mission, l'emploi de la force, à titre préventif, est légitime contre les pays de « l’axe du mal » (Stratégie nationale de sécurité, 20 septembre 2002). Comme le résume Georges Soros, selon l'idéologie de l'administration Bush, "les relations internationales sont des relations régies par la force, la force prévaut et le droit légitimise ce qui prévaut. Les Etats-Unis, seule superpuissance de l’après-guerre froide, ont dès lors le droit d’imposer leurs vues, leurs intérêts, leurs valeurs, et le monde ne peut que gagner à adopter les valeurs américaines" (Nouvel Observateur du jeudi 11 mars 2004 - n°2053). Cette stratégie confirme le rapport Wolfowitz selon lequel l’administration américaine doit empêcher l’émergence de toute autre superpuissance rivale, telle l’Europe ou le Mercosur. Selon Brzezinski (Le grand échiquier, Bayard), l’Europe actuelle, celle de Maastricht, est un « protectorat des Etats-Unis ». Les Etats-Unis doivent contrôler le cœur stratégique du monde, l’Eurasie. Selon l’administration américaine,  l’Europe peut organiser sa défense de façon indépendante sans toutefois y parvenir. C’est un exemple typique de double contrainte. L’Europe peut se construire et doit s’élargir sans toutefois aboutir à une intégration politique forte. Une offensive similaire de la ZLEA (zone de libre échange des Amériques) est menée contre l’union douanière du Mercosur.

La volonté de pouvoir, de toute puissance ("Imperial Hubris", titre de l’ouvrage d’un auteur anonyme américain, en fait, un agent de la CIA, publié en 2004) que l’administration Bush a manifesté en particulier lors de la guerre en Irak (unilatéralisme, instrumentalisation de l'ONU, guerre préventive, guerre illégale, mensonges sur les motifs de la guerre, désinformation délibérée et systématique, traitements dégradants confinant les prisonniers irakiens au statu d’animal) est une position qu’une Europe fédérale polycentrique se doit de rejeter radicalement.

Si, à la lumière de la crise irakienne, le clan néoconservateur américain a montré son vrai visage, avec ses mensonges (les services secrets des Etats-Unis ont par exemple produit un faux rapport accusant l'Irak d'avoir acheté, entre 1999 et 2001, 500 tonnes d'uranium au gouvernement nigérien), ses manipulations et sa volonté prédatrice, si quelques pays européens ont tenté en vain d’imposer la légitimité du droit international, il s’avère que l’Europe, telle qu’elle se construit, reste elle aussi imprégnée d’une volonté de pouvoir. Cette volonté de pouvoir se manifeste dans le déficit démocratique qui consacre le rôle dominant de la Commission et de la BCE. L’Union Européenne est un rouage de la mondialisation néo-libérale par le biais de la Commission européenne et de son soutien aveugle à l’AMI puis à l’AGCS. Cette volonté de pouvoir se manifeste également dans le double langage des traités. Ainsi, par exemple, tandis que le traité de Maastricht fait des déclarations de bonnes intentions en voulant faire de l’Europe un modèle de coopération et de solidarité entre les Etats et les peuples par un développement économique harmonieux et équilibré dans l’ensemble de la Communauté (article 2), la politique économique et monétaire suivie depuis les années 1990 conduit à une croissance molle, quand il ne s’agit pas de récession.

D'une manière similaire, l’Agenda 2000 comporte à l’intérieur de la PAC un second volet consacré au développement rural et à la politique agro-environnementale, ce qui reste une intention louable, mais incompatible avec l'idéologie du premier volet : course à l’exportation, au rendement (d’où l’émergence de la vache folle), politique de plus en plus intensive afin de s'adapter aux prix mondiaux...

Ce double langage n’est pas sans rappeler les injonctions paradoxales et les doubles contraintes qui sont révélatrices d’une volonté de pouvoir, même si par ailleurs le modèle de coopération entre États instauré depuis 1957 est en rupture avec la volonté de puissance. D’où le paradoxe de l’actuelle Europe entre volonté de pouvoir (politique commerciale) et impuissance (diplomatie, défense..). Mais cette impuissance sur la scène internationale résulte du fait que les hommes politiques et les gouvernements de l’Union européenne ne veulent pas renoncer à leur pouvoir national.

Ce conflit des opposés, Maastricht contre repli nationaliste, Nord contre Sud, est aussi l’opposition radicale entre d’une part un scientisme, un matérialisme déshumanisé (communisme ou capitalisme financier), et d’autre part un retour à l’obscurantisme et l’archaïsme religieux (intégrisme islamique). La projection de l’ombre mène à la guerre messianique des « civilisés » contre les « barbares », ou des « fidèles » contre les « mécréants » selon le point de vue que l’on adopte. Selon cette logique, l’on est avec les Etats-Unis ou contre eux.

L’Europe politique n’est pas encore entrée dans la troisième mutation de son histoire. Elle fait preuve encore d’une volonté de pouvoir dont témoignent le déficit démocratique, l’absence de débat, le pouvoir de la Commission, avec le Comité 133, et de la Banque centrale, la sujétion de la Commission aux multinationales, la tendance à l’uniformisation, la tendance hégémonique des grands pays (France, Allemagne, Grande-Bretagne) vis à vis des petits pays, le double langage des traités, le  néocolonianisme de l’UE face au Sud dans les négociations à l’OMC (rappelons nous que la CEE est née en 1957, deux ans après Bandœng en 1955, un an après la crise de Suez), l’évolution vers un ordre policier et répressif. L’Europe fait preuve en réalité d’un impérialisme dans une version souple et modérée, en comparaison à la forme dure adoptée par l’administration américaine de Bush.   

Deux faits majeurs témoignent de l’impasse dans laquelle s’engage l’Europe depuis le début des années 1980. La crise de la vache folle, conséquence directe de l’orientation productiviste de la PAC au détriment de la qualité, de la protection de l'environnement et de la santé des consommateurs, et la guerre sur le territoire européen.

Depuis le début des années 1980, le clivage classique gauche droite a laissé place à une opposition entre nouvel ordre mondial et repli nationaliste avec refus d'ouverture à la modernité. Dans le courant mondialiste du nouvel ordre mondial, les nations doivent disparaître au profit d'un immense marché mondial uniformisé et ouvert aux multinationales qui pourront imposer aux Etats leurs règles indépendamment de toute contrainte sociale ou écologique (c'était le but de l'AMI soutenu par la Commission européenne). D’où la nouvelle opposition Nord – Sud , le front républicain, l'union droite-gauche, le condominium social-libéral, contre le front national ou le national-communisme. Mondialisme et libre-échangisme contre national-communisme (régime serbe) ou monde arabo-musulman en repli, pôle de résistance à la mondialisation libérale et à l'américanisation du monde, et dont les principaux symboles sont l'Iran, la Libye, l'Irak (on reconnaîtra « l’axe du mal » cher à Bush).

A la chute du mur, l’Union européenne a rejeté les ex pays communistes, a imposé la greffe du néolibéralisme (thérapie de choc) sur des anciennes terres communistes (mission aussi délicate que de greffer le communisme sur une terre où prédomine la famille nucléaire absolue). D’où l’alternance de phase d’ultralibéralisme et le retour des néocommunistes pour les pays qui se sont engagés dans ces réformes, et la confrontation entre le social-libéralisme de Maastricht (rejetant l’ex Europe communiste) et le national-communisme Yougoslave (rejet des plans d’austérité du FMI, de l’intégration dans l’OTAN, de l’initiative de coopération en Europe du sud-est en 1997).

La guerre s’est déclenchée durant les négociations de Maastricht. Elle a pris la forme d’un conflit Est - Ouest (Serbie contre Croatie) puis Nord - Sud (coalition serbo-croate dès 1991, contre la Bosnie, pour réaliser une grande Serbie et une grande Croatie). Exactement comme l’Europe a été victime du condominium américano-soviétique, avec cette lutte entre les deux super grands n’excluant pas les alliances secrètes pour empêcher l’autonomisation de l’Europe. La guerre en Yougoslavie représente en réalité l’ombre de l’Europe : la coalition serbo-croate contre la Bosnie est le reflet de l’opposition entre social-libéralisme et souverainistes. Puis est venu le conflit du Kosovo, prévu depuis 1989. La "victoire" de l'OTAN contre le régime de Milosévic ne doit pas faire illusion, le conflit du Kosovo traduit le formidable échec de l'Europe. Un conflit qui s'est déclenché en 1999 peu après la démission de la Commission à la suite d'un rapport faisant état de népotisme. Le régime serbe représente l'ombre de l'Europe : avec son national-communisme replié sur le passé, réfractaire à la globalisation économique, il est l'exact opposé de l'Europe de Maastricht. Structurée sur la famille communautaire exogame, il était impossible pour la Serbie (comme pour la Russie d'ailleurs) de basculer dans le néo libéralisme de Maastricht. L'Europe a donc été incapable d'imposer un règlement global et négocié de la crise Yougoslave. Les desseins de Milosévic étaient connu de l’Europe et des Etats-Unis, passant successivement du contrôle d’une Yougoslavie serbe et communiste, à l’éclatement de la Yougoslavie pour construire une grande Serbie (complicité serbo-croate pour dépecer la Bosnie). L’Europe a donc assisté sans broncher au siège de Vukovar en 1991, se contentant d’une action humanitaire. Milosévic constate qu’il peut impunément poursuivre son objectif de Grande Serbie. Effectivement, l’Europe laisse faire le dépeçage de la Bosnie et, à l'encontre d'un règlement global et négocié de la crise yougoslave, en avril 1992, elle propose alors un plan de partage de la Bosnie en provinces ethniques. Lorsque pour la première fois, fin août 1995, les Occidentaux menèrent une véritable opération de représailles contre les positions serbes, les Serbes de Bosnie assouplissent leur position et acceptent les négociations qui conduiront aux accords de Dayton. Mais de l'impuissance de l'Europe (une impuissance qui explique en partie que l’ex Europe de l’Est se rallie à l’OTAN, soutien renouvelé en février 2003 à l’occasion de la crise irakienne) découle l'entrée en jeu des Etats Unis qui conduiront les négociations pour les accords de Dayton avec maintien des frontières internationales mais partition du pays et découpage ethnique permettant de constituer deux entités : croato-musulmane et serbe (ouvrant la possibilité aux croates de réclamer une entité croate pure). Cette Pax americana se traduit par le déploiement entre les deux entités d'une force multinationale dirigée par l'OTAN, et non par l'ONU. Aucune négociation sur le Kosovo ne sera entreprise. Et l'on négocie avec Milosevic, promu en homme de paix, alors que ses responsabilités criminelles étaient connues de tous. Jusqu'en 1997, l'Europe et les États-Unis avaient donné à Milosevic un signal comme quoi il pouvait en toute impunité accentuer la pression sur le Kosovo et tenter de mener une campagne d'épuration ethnique. Cependant, grâce à une collaboration russo-américaine, une résolution de Conseil de sécurité permit le retrait du Kosovo, en octobre 1998, de forces serbes et le déploiement d’observateurs de l’OSCE. Mais à partir de juin 1998, refusant toute solution négociée en collaboration avec la Russie, la diplomatie américaine avait marginalisé le leader modéré Rugova pour officialiser l'UCK (naguère qualifié d’organisation terroriste anti-occidentale par les Etats-Unis), son nationalisme ethnico-religieux et lui apporter son soutien militaire alors que l’UCK affichait sa volonté d’internationaliser le conflit. En 1999, les "négociations" (en fait un ultimatum) de Rambouillet imposèrent la présence des forces de l'OTAN (et non des Nations Unies) au Kosovo alors qu'il était possible de renforcer les observateurs de l'OSCE (déjà sur place) par des forces armées des Nations Unies. Rien de bien étonnant de la part de la diplomatie américaine qui voulait légitimer, à l’occasion de son cinquantième anniversaire, le nouveau rôle de l'OTAN en dehors de la légalité des Nations Unies : l'OTAN doit pouvoir agir en dehors du cadre des Nations Unies et se mettre au service de la politique de la porte ouverte américaine destinée à forcer l'ouverture des marchés étrangers et à asseoir sa domination sur tous les fronts là où les intérêts américains sont en jeu, tout en s'affranchissant totalement de toute contrainte supérieure tel le droit et l'ONU. Malgré le matraquage médiatique destiné à légitimer l’intervention de l’OTAN, il est maintenant certain que l’épuration ethnique des albanais s’est déroulée après l’intervention de l’OTAN, épuration facilitée par le retrait des observateurs de l'OSCE chargés de contenir la machine de Milosevic....

Une autre voie était envisageable après la chute du mur de Berlin en 1989, celle de la conjonction des opposés. L'Europe centro-orientale représente symboliquement le courant opposé au libre échangisme mondial et à l'ultralibéralisme. L’Europe centro-orientale a toujours été un ensemble multinational qui ne répond pas aux critères occidentaux où chaque nation occupe un territoire précis. Le type familial communautaire exogame qui y domine largement oriente vers la notion de solidarité, valeur opposée à celle de la famille nucléaire absolue sur laquelle se développe l'ultralibéralisme. La chute du communisme aurait pu amener à une rupture avec le libre échangisme mondial, l'ultralibéralisme et un monétarisme dogmatique, au profit d'une autre politique qui aurait obtenue l'assentiment de l'Europe centro-orientale, avec la construction d'une Europe politique, alliant l’économique et le social,  et d'une Europe de la défense, capable de réagir par elle-même aux provocations de tout régime dictatorial, tel celui de Milosevic lors du siège de la ville croate de Vukovar en novembre 1991. On aurait ainsi éviter une catastrophe en Serbie (morts de civils serbes, recul économique, chômage, personnes déplacées, pollution de l'écosystème à l’uranium appauvri...) comme au Kosovo, par ailleurs épuré des serbes et des Tziganes.

Dans cette logique de la conjonction des opposés, l’Europe retrouverait l’essence de la mondialisation, et sortirait du piège dans lequel elle s’enlise : ni dans la vassalisation, ni dans l’affrontement avec les Etats-Unis.

 

La seconde mutation

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