LA PESC

 

 

La Politique étrangère et de sécurité commune prend le relais de la Coopération politique européenne née en 1970 et institutionnalisée par l’Acte Unique. Elle est de nature intergouvernementale, comme la coopération policière et judiciaire. Le Parlement européen est à peine informé. Un  accord de sécurité provisoire visant à interdire l'accès aux documents relatifs à la PESC a d’ailleurs été signé en juillet 2000 entre les deux secrétariats de l'OTAN et du Conseil.

 

"Monsieur PESC" représente l'Europe à l'extérieur. Il a été désigné pour la première fois en juin 1999 (Amsterdam), il s'agissait J. Solana, ancien Secrétaire général de l'OTAN...

 

La diplomatie européenne brille par ses échecs successifs, qu’il s’agisse de la Yougoslavie, du conflit pour de minuscules îlots entre la Grèce et la Turquie, entre l’Espagne et le Maroc, et l’entrée en jeu des États-Unis ne résulte que de l’inexistence de la diplomatie européenne. Cela donne une idée de ce que l’on pourrait attendre d’une Europe confédérale dont le principe de fonctionnement repose sur une organisation intergouvernementale. En janvier 2003, la crise irakienne a révélé au grand jour la profonde division de l’Europe. Dans ces conditions, comment peut-on sérieusement croire que la Convention puisse élaborer une architecture institutionnelle solide en l’absence de toute réflexion sur la finalité de l’Europe ?

 

La politique de sécurité et de défense (PESD) est issue de l’intégration de l’UEO dans l’Union européenne. L’Europe dispose de l’Eurocorps (corps d'armée rassemblant des unités belges, allemandes, espagnoles, françaises et luxembougeoises), de l’Eurofor (force opérationnelle rapide), d’Euromar (force maritime européenne avec des unités fournies par l’Espagne, la France, l’Italie et le Portugal), et d’un centre satellitaire en Espagne.

 

En décembre 2001, le Conseil européen de Laeken a adopté la « déclaration d'opérationnalité » selon laquelle l'Union européenne est désormais capable de conduire des opérations de gestion de crise. Les structures de décision nécessaires pour rendre la PESD opérationnelle sont effectives en 2002. La mise en place des capacités de la PESD est prévue pour 2003.

 

Les missions de la PESD sont les suivantes : prévention des conflits et gestion des crises, renforcement du partenariat transatlantique, approfondissement de l'intégration de l’UE. La PESD ne vise pas et ne doit pas remplacer l'OTAN. Il est donc logique de constater que cette force de réaction rapide de l'Union européenne n’est pas au service d’une Europe indépendante, le sommet de l’OTAN à Prague en novembre 2002 ayant décidé de la création d'une force de réaction rapide au sein de l'OTAN, force composée des unités européennes, et destinée à intervenir dans n'importe quelle partie du monde. Les pays européens sont toujours ralliés à la vision géostratégique de l’administration américaine. Lors du Sommet européen d’octobre 2003, l'Europe a unanimement décidé d'élaborer une politique de Défense européenne « complémentaire » à l'OTAN.

 

Cependant, en vue de se dégager de la tutelle de l’Otan, quatre pays (Allemagne, Belgique, France et Luxembourg) ont proposé le 29 avril 2003, à l’issue du sommet de Tervuren, le concept de l’Union Européenne de sécurité et de défense (UESD). Cette proposition se heurte bien sûr à l’opposition farouche des États-Unis. La Grande-Bretagne pour l’instant n’a pas adopté une position claire sur le sujet. Systématiquement alignée sur les Etats-Unis, elle s’est cependant rapprochée des thèses franco-allemandes en matière de défense européenne depuis septembre 2003 et l’on note des timides avancées de Londres. Mais loin d’un quartier général européen autonome vis-à-vis de l’OTAN, avec l’accord des 25 pays, le Conseil européen du 13 décembre 2003 n’a décidé que de la constitution d’une cellule opérationnelle qui reste subordonnée à l’OTAN.

 

 

 

 

 

 

Les institutions européennes

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