LE
PARLEMENT
EUROPÉEN
Depuis 1979,
c’est la seule Assemblée internationale
élue au
suffrage universel direct.
Jusqu’en 1979, c’était une
assemblée
consultative peu représentative composée
de délégués des Parlements nationaux.
Avec
l’Acte unique, il a cessé
d’être une
assemblée consultative (comme l’est encore le
Conseil
économique et social)
sans devenir pour
autant une assemblée législative à
part
entière. Il a acquis essentiellement un
pouvoir budgétaire.
Les sessions
plénières mensuelles se tiennent à
Strasbourg, les
travaux de commissions et
les sessions additionnelles se tiennent à Bruxelles, les
services du
secrétariat général sont à
Luxembourg.
Le Parlement
européen n’est qu’une juxtaposition de
groupes
parlementaires nationaux qui se
regroupent par affinité politique. Les
députés ne
sont pas issus de partis
supranationaux (il n’y a pas de listes
européennes) :
le Parlement
européen ne reflète donc pas une opinion publique
européenne. Les élections de
1999 et de 2004 ont été marquées par
une
abstention record tandis que l’on observe
en Europe une montée des eurosceptiques.
Le Parlement est aussi un organe supranational. C’est un allié naturel de la Commission mais celle-ci peut obtenir une décision du Conseil au mépris du pouvoir du Parlement. La majorité du Parlement européen est de type social-libérale et donc acquise aux thèses libérales de la Commission.
Depuis le traité
de Maastricht, le Parlement donne son avis conforme pour
l’adhésion de futurs
membres. Il a le pouvoir de nommer un Médiateur qui peut
être saisi par tout
citoyen ayant à se plaindre du mauvais fonctionnement
d’une institution de
l’Union européenne. Pour toutes les mesures
relatives au
fonctionnement et à
l’établissement du marché
intérieur mais
aussi pour la coordination en matière
de recherche, de développement de réseaux
trans-européens, de protection de
l’environnement..., il a acquis un pouvoir de
codécision
avec le Conseil. Mais
le Parlement n’a pas la possibilité de
légiférer. On ne lui a pas non plus
attribué un droit d’avis conforme dans la
nomination des
juges et des avocats
généraux à la Cour de justice, ou des
membres de
la Cour des comptes, du
président de l’Institut monétaire
européen
et des membres du directoire de la
Banque centrale. Il n’a aucun pouvoir dans des domaines tels
l’union économique
et monétaire ou la politique étrangère
et de
sécurité commune. La situation est
encore pire pour ce qui concerne la politique commerciale de
l’Europe. Le 12
mars 2003, la majorité social-libérale du
Parlement
européen a adopté une
résolution soutenant l'Accord général
sur le
commerce et les services dans le
cadre de l'OMC,
ce alors que tous les députés
européens ne pouvait accéder sans restriction aux
documents de négociation.
Le lobbying s'exerce également
auprès du Parlement européen, environ 3000 personnes font
pression sur les parlementaires.
Il y a différents types de procédures :
Le Conseil
apparaît bien comme le véritable
législateur
européen, tandis que le Parlement
européen dispose en fait d’un pouvoir
d’obstruction
s’il ne peut imposer ses
amendements. On comprend donc le
désintérêt des
citoyens pour les élections européennes, du fait
de ce
déficit démocratique.